Langage universel et vecteur d’émotions, la musique fait partie intégrante de notre quotidien.
Dans le métro le matin, dans les enceintes d’un magasin, dans les moments de fête…
La musique est présente partout et a un impact non négligeable sur notre épanouissement psychologique. De nombreux chercheurs de pars le monde se sont penchés sur le rôle que la musique peut avoir sur notre développement psychologique.
Selon le psychologue Thomas Schäfer, la musique aurait 129 fonctions. Parmi elles, le réconfort, l’évasion, oublier ses problèmes ou encore la joie. Il n’est donc plus à prouver que la musique stabilise l’humeur, aide à mieux se comprendre et stimule les liens sociaux, c’est une expérience immersive. Quelle que soit la langue, quel que soit le message, vous serez toujours capable de percevoir le sentiment que ce morceau véhicule.
De la musique pour créer et se concentrer
Selon une étude de 2018 menée aux Pays-Bas sur 147 élèves et publiée sur Frontiers in Human neuroscience*¹, la musique aurait un effet sur l’apprentissage. Les chercheurs ont divisés les élèves en 4 groupes. Les deux premiers groupes ont bénéficiés d’une formation musicale et les deux autres d’une formation en art plastique. Il en est sorti que les élèves formés en art ont développé une bonne mémoire visuelle alors que ceux ayant fait de la musique ont développé un QI verbal élevé et une forte capacité à planifier les tâches. Les chercheurs ont également notés que leur concentration et leurs résultats scolaires se sont également améliorés. Le psychologue américain Howard Gardner et des chercheurs chinois ont aussi mené des études qui ont révélé que certains sons favorisent la créativité et stimule la mémoire.
En 2006, le chercheur Canadien G. Rowe et ses collaborateurs ont mené une étude sur l’effet d’une musique joyeuse ou triste sur les capacités cognitives. Il a notamment noté qu’une musique joyeuse et entrainante était mieux pour les tâches créatives, inventives ou pour développer de nouvelles choses.
A l’inverse, une musique triste permettrait de trouver une solution à un problème précis et renforcerait notre concentration.
De la musique pour soigner les maux
La musique a un effet relaxant et permet de réduire le taux de cortisol (hormone du stress). Selon des recherches, la musique, la musicothérapie, et la sonothérapie, peuvent soulager les malades en atténuant leurs symptômes et douleurs. C’est le cas de l’arthrose par exemple, ou encore des douleurs chroniques comme le mal de tête ou les maux de dos.
La musique pour lutter contre la maladie d’Alzheimer*².
Une maladie qui, selon la fondation France Alzheimer concernait environ 1 200 000 personnes en France en 2019. Dans le cas des patients souffrants de cette maladie, la musicothérapie s’avère efficace pour en atténuer les symptômes et peut également améliorer leur mémoire. De nombreuses recherches ont été aussi réalisées dans les services de psychiatrie et chez les personnes atteintes d’un AVC (Accidents vasculaires cérébraux) et de la maladie de Parkinson. Elles ont révélé que la musique est un outil thérapeutique efficace. Elle permet d’éliminer le stress et de soulager la douleur. Elle améliore également les capacités motrices des victimes d’AVC et des personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Dans l’hôpital Queen Mary de Hong Kong, Y. Chan, un médecin s’est rendu compte en réalisant des coloscopies, que les patients ayant écouté de la musique pendant l’intervention ressentent moins de douleur que ceux ayant vécu l’intervention dans le silence.
La musique pour apaiser les esprits
La musique aurait un impact sur nos humeurs et peut permettre de calmer les angoisses et l’anxiété. Apprendre à jouer de la musique permet de développer plusieurs qualités comme la patience par exemple. Le solfège permet aux enfants de mieux comprendre les formes et les notions de durées (une noire dure un temps, une blanche deux temps…).
Les chansons et certaines mélodies permettent également de mieux communiquer et de calmer les bébés et les jeunes enfants. Mettre des berceuses à son bébé serait un excellent moyen pour l’aider à maitriser ses émotions et à se calmer et ce quelle que soit la langue de la chanson ou la qualité vocale du chanteur.
En fonction du type de musique écouté les comportements sociaux peuvent-être très différents. Les psychologues Rona Fried et Leonard Berkowitz, de l’Université de New York, ont fait écouter à des étudiants trois types de musiques :
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Une musique calme
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Une musique stimulante
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Une musique désagréable
Après l’audition, chaque étudiant pouvait rentrer chez lui, mais au moment où il s’apprêtait à le faire, l’expérimentatrice lui annonçait qu’elle avait un service à lui demander : il s’agissait de l’aider à réaliser un travail commandé par un professeur de l’université ; elle prétendait avoir très peu de temps, et sollicitait de l’aide pour se tirer de ce mauvais pas.
En l’absence de musique, 60% des étudiants ont consenti à l’aider. Après l’écoute de Mendelssohn, ce chiffre a atteint 90%, la musique stimulante ne produisant pas d’amélioration notable, et la musique désagréable provoquant une baisse de 15% des bonnes volontés. On sait par ailleurs qu’une humeur positive activée par des stimulus extérieurs favorise l’assistance à autrui, tandis qu’une humeur négative a des effets contraires. La musique intervenant sur l’humeur, les chiffres seraient expliqués par cet amorçage de l’humeur.
La musique pour gérer ses émotions
« L’écoute ou l’apprentissage musical est un moyen de gérer ses émotions »
Selon les chercheurs de l’institut HeartMath*³ la musique a un impact direct sur le comportement de nos organes vitaux comme le cœur et le cerveau*⁴.
L’apprentissage de la musique, ou la production musicale, chez une personne introvertie par exemple peut être un excellent moyen d’exprimer beaucoup plus librement ses émotions. Ne serait-ce que par le fait de jouer en public lors des spectacles de fin d’année ou durant des auditions. Cela permet à la personne de pouvoir mieux gérer son trac et ses émotions.
« La musique adoucit les mœurs » ?
Cette maxime d’Aristote est à prendre avec des pincettes. En effet, la permet de réduire le stress, de mieux gérer et comprendre ses émotions et agit de façon positive sur le cerveau humain.
Mais elle peut également avoir l’effet inverse. La revue Pediatrics a évoqué dans un de ses articles, les effets beaucoup plus nocifs du son sur le comportement et sur le caractère d’un individu*⁵.
Dans son analyse, le chercheur explique que les amateurs de rap, rock, métal électro et punk ont tendance à avoir des comportements beaucoup plus déviants que ceux qui écoutent de la pop ou de la musique classique.
La musique a également été utilisée comme une véritable arme de torture. Pendant l’invasion du Panama en 1990 par exemple, la CIA a diffusé du heavy metal*⁶ jour et nuit pour faire sortir le général Manuel Noriega de son asile, l’ambassade du Vatican.
En 1993, le FBI a également adopté la même méthode pour attraper les membres de la secte davidienne à Waco. Il a opté pour le titre « These Boots Are Made for Walkin’ » de Nancy Sinatra et des cris d’animaux égorgés.
La musique peut dans ces cas-là provoquer la colère, la dépression ou le dégout chez les personnes qui l’écoute.
En résumé,
la musique a le pouvoir de faire naitre le pire comme le meilleur chez l’être humain. Mais en revanche elle peut être un moyen extrêmement utile pour guérir, apaiser et rendre heureux. La musique traverse les océans et parcours le monde entier sans aucune barrière de langue et sans limite de communication. C’est pour cela qu’il s’agit d’un très bon moyen de transmettre un message important ou pour faire parler de vous grâce à la communication sonore.
Pierre Atoch
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*Sources :
- *¹ Frontiers in Human Neuroscience : https://www.frontiersin.org/research-topics/10709/the-effects-of-music-on-cognition-and-action
- *² Fondation France Alzheimer : https://shorturl.at/elu39
- *³ Institut HeartMath : https://www.heartmath.com/
- *⁴ Coherence Cardiaque et Méthode HeartMath : https://www.educh.ch/prevention/historique-de-la-coherence-cardiaque-et-methode-heartmath-a1311.html